Le compte d'éditeur

L’éditeur publiant à compte d’éditeur correspond aux éditeurs prenant seuls à charge les investissements financiers liés à l’édition d’un ouvrage. L’auteur ne débourse rien.
L’édition à compte d’éditeur apparaît plus prestigieuse pour l’auteur : avoir été accepté par un comité de lecture, avoir été sélectionné, recevoir des droits d’auteurs pour son œuvre, etc.

En effet, l’éditeur prend financièrement à charge les coûts de conception, d’impression, de publicité, etc. En échange l’auteur lui cède ses droits, tous ses droits (y compris les droits d’adaptation, par exemple pour une traduction ou une adaptation cinématographique). L’auteur bénéficie alors d’une rémunération en droits d’auteur, proportionnelle au nombre de livres vendus et versée sous forme de pourcentage (entre 2 et 10% de la valeur hors taxe du livre). Il signe un contrat d’édition réglementé par l’ex-loi du 11 mars 1957 sur la Propriété littéraire et artistique, intégrée dans le Code de la Propriété Intellectuelle. (Le contrat d’édition légal ne peut concerner QUE les auteurs édités à compte d’éditeur).

Il est important de faire la distinction entre les grosses maisons nationales. Ces maisons ont des moyens financiers considérables, mais leur objectif est avant tout d’éditer des ouvrages qui marchent. Elles possèdent un quasi-monopole dans le paysage éditorial français, dans les couvertures médiatiques, dans les prix littéraires nationaux, sur les étalages nationaux, etc.
Etre édité par l’une de ces grandes maisons n’est pas choses facile, mais n’est pas non plus impossible lorsqu’on s’inscrit dans leur politique financière et éditoriale.

Mais il existe aussi en France des maisons d’éditions indépendantes, et à compte d’éditeur. Parmi celles-ci, des maisons appartenant à la micro-édition, c’est-à-dire très spécialisées, et n’éditant que un ou deux titres par an, souvent de qualité. Il s’agit là d’éditeurs possédant un autre métier à côté, et travaillant dans l’édition uniquement par passion. Pour un auteur, ces maisons ne sont intéressantes que s’il rencontre l’éditeur et partage sa même passion.
Les autres éditeurs indépendants s’inscrivent dans une démarche différente, dans laquelle ils font cohabiter leur passion de l’édition avec leurs impératifs financiers. Ils éditent les ouvrages qu’ils aiment et qu’ils défendront pour le mieux après édition, mais doivent faire fonctionner leurs activités et donc dégager quelques bénéfices. Il s’agit souvent d’éditeurs spécialisés ou d’éditeurs régionaux. Leur catalogue est souvent de qualité. Ils parviennent à contourner le monopole des grosses maisons nationales par leur spécialisation (thématique ou géographique). Ainsi existent des diffuseurs régionaux, des associations d’éditeurs, des partenariats entre éditeurs, libraires, et même parfois collectivité territoriale.
Pour l’auteur, ces maisons sont très intéressantes, elles sont de qualité, reconnues, bien diffusées, accessibles et éditent à compte d’éditeur.

Néanmoins, dans tout les cas la concurrence pour un auteur est rude dans l’édition à compte d’éditeur. Les maisons d’éditions reçoivent beaucoup de manuscrits,
50 par mois pour les petites maisons, entre 500 et 1500 pour les plus grosses… L’éditeur a toujours le choix de ce qu’il publie. Il prend le moins de risque financier possible. Les gros éditeurs n’éditeront souvent que des auteurs déjà édités, ou des personnalités (bien qu’une nouvelle mode soit au premier roman). Les « petites » maisons d’édition préféreront des ouvrages s’incorporant dans leur catalogue.
En moyenne, ces maisons, grosses comme petites, publieront entre 20 et 200 ouvrages par an (hormis les géants internationaux qui pourront atteindre les 1000 titres par an en comptant les classiques, les livres de poches, les jeunesses, les adaptations étrangères, etc.).

Etre édité à compte d’éditeur n’est donc pas évident.

Avantages

    Prestige des maisons d’édition très supérieurs

    Pas d’argent à débourser pour l’édition de son œuvre

    Meilleure diffusion des ouvrages

    Meilleur suivi de l’auteur dans sa promotion

Désavantages et risques

    Droits de regard moindre sur la mise en forme du livre

    Cessation des droits de l’ouvrage à l’éditeur

    La pratique des « 500 premiers »
    Chez les éditeurs indépendants il existe une pratique qui consiste à faire participer l’auteur financièrement sur les 500 premiers exemplaires imprimés (ou sur les 100, 200, 300 ou 400 premiers) et à toucher des droits d’auteurs à partir du 501e exemplaire. Une pratique assez courante, que les auteurs ne mentionnent pas volontiers. Néanmoins elle permet à l’éditeur de diminuer son investissement financier et d’éditer un livre qu’il aime mais pour lequel il lui manque un apport. Et il permet à l’auteur de faire éditer son livre dans des conditions très acceptables, par un éditeur de qualité, mais moyennant une participation financière.